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Revue de la semaine. No 14. 4öme annee. 1866. Stockholm, 10 avril. Quelques roulements dun tonnerre inoffensif, souvenir des orages passås, sont venus råveiller la Digte å moiti endormie au milieu des milliers de menus dåtails auxquels elle occupe ses derniers instants. Il sagissait de la question danoise et des ternels traitås de commerce avec la France. Certes on connaft assez notre opinion sur la premicre de ces questions; elle na pas varig, elle ne pouvait varier et nous serions dispos å trouver que Pvånement na que trop donn raison å toutes nos pråvisions. Mais å quoi bon ces rcriminations sans fin sur le pass? Aprå3 la tempöete, le röle de la vigie nest pas de se lamenter sur le sinistre et de se plaindre quon nait pas bien compris ses signaux; elle na quune seule chose å faire: reprendre courageusement sa place å son poste dobservation et veiller de nouveau au grain avec pius dattention que jamais. Aussi, å une observation de baron Raab sur le röle qua jou la Suede, pendant cette guerre des duchs, M. M. de Manderström et de Hamilton, alors ministre de Sugde et de Norwege en Danemark, ont-ils eu beau jeu de rtpondre que ctait lå une de ces questions touchant aux rapports diplomatiques, dont le secret est protgå par la constitution. Cest toujours le mot de M:r de Talleyrand ?vous 8tes bien curieux?. Vous rappelez-vous I histoire de ce Gascon rageur qui frappe un enfant sans aucune espåce de motif. — ?Que vous ei-je fait? demande PFenfant en pleurant?. — Juge, repond le Gascon, si tu mavais fait quelque chose!? Cette anecdote nous revient toujours å PFesprit å propos des protectionistes. Malgrå les nouveaux tarife, malgre ces desastreux trait6s avec la France?, les revenus de la douane ne cessent daugmenter et le mouvement de la navigation et du commerce de se dåvelopper. Cependant ils ne laissent chapper aucune occasion de frapper le ministere. — ?Mais vous mnavez rien perdu, vous avez gagnå plutöt, objecte celui-ci?. — XJuge si nous avions perdu quelque chose!? Somme toute, et aprås une nouvelle dition donn6e par le baron de Geer de raisons excellentes que ses adversaires se gardent

10 april 1866, sida 2

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