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La lieue sugdoise est, vous le savez sans doute, de 10 kilov. tres, soit deux lieues et demie de France; or vous figurez vous, de chaque cöt dun chemin de fer, sur une tendue de plus de 34 de lieue suedoise ou 8 kilomåtres, et par une nuit sombre, ieffet de illumination vivante et continue produit par une double rangåe de paysans, chacun tenant une lanterne allumee. Telle estla mamfestation magnmfique et originale qui a accueilli le roi dans son voyage pour se rendre en Norwege, aux environs de Christinehamn.. Vous pouvez dåpenser des mil. lions et prendre toutes les lanternes de Venise et de Pekin, vous ne dpasserez jamais cette illumination-lå. On dit que le roi, qui devait ere de retour å Stockholm vers le 26 de ce mois, ne rteviendra pas avant les premiers jours de fevrier. Le projet sur la rorganisation de Varmbe aura, croit-on, de la peine å passer au Storthing. Pas dautres nouvelles, sinon que nous jouissons tonujours dune tempårature printanigre, ce qui est dåsolant surtout pour nos deux grandes industries, les bois et les fers, qui ont besoin de la neige, ce blanc cr de fer aux embranchements universels. Revue des theätres. Sur le dåsir qui nous en a t exprim, nous nous proposons de donner chaque mois, dans cette Revue, ou tous les quinze jours au besoin, un compte rendu un peu dötaill de Pactivit de nos deux theåtres royaux. Lopera vient de donner Guillaume Tell, avec une distribution vraiment digne de ce chef deuvre, et qui, pour la premigre fois peut-8tre, en fait ressortir chez nous la veritable valeur. Cest Behrens qui joue Guillaume Tell, et pour la beautå, la puissance de ia voix, Texpression dramatique, la magnifique prestance et Ihabile composition du röle, nous eroyons pouvoir dire qwil na pas beaucoup de rivaux sur quelque theåtre que ce soit. Un vrai tenor, rara avis, Arnoldson, a charmå les auditeurs dans le röle dArnold. M:me Miehaeli, Fidole du public, remplissait le röle de Mathilde; Willman et Arlberg, dans les rö: les da-Walter Furst et:de Leutbold taient d la hauleur de cette belle exteution. Les repråsentations du Mariage de Figaro, de Mozart, nont pas t . moins satisfaisantes.; Nous y retrouvons M:me Michaåli, toujours parfaite, avec une: terrible rivale, M:elle Hebb, dans le röle de Suzapne. M:elle Hebb6, dont la rTeputation est faite dans le monde musical pårisien, a t vraiment admirable dans le duo du second :acte et dans le grand air du quatrigme. Surtout dans ce dernier morceau;-quelle chante divinement, sa voix parle veloute et le charme rappelle celle de M:me Alboni, en son meilleur temps. Le corps de ballet a eu sa part de succ8s eta 1 rappel en entier å la reprise dune soire de Carnaval? od m:elle Amanda Forssberg, une Taglioni en herbe, ou plutOt en fleur, dont vous entendrez parler avant peu sant doute å Paris, a deploy une force et une gråee indicibles. Au Theätre dramatique on vient de jouer avec un certain succts ?La belle au bois dormant? dOctave Feuillet. Du reste la pidce A recettes est toujours la Belle Helene, mais ceci, pour notre honneur, demande une petite explication. La Belle Heldne å Stockholm et la Belle HElene å Paris sont deux choses fort differentes. Vous souriez peutötre, mais attendez. A Paris la pitcenest quune continuelle cascade, et å peine est elle chantee, si ce nest par M:elle Schneider et par Dupuis. Ici elle est jouee comme une charge de bon godt et chantee, comme un opåra comique, par dexcellents artistes et entre autres, par M:me Strandberg dauant plus agagante peut-8tre quwelle ne. cassade pas, et par Dahlgren-Paris, blond et fris comme un petit S:t Jean de cire. Ajoutez que Uddmar-Calchas est un dålisieux Lepeintre jeune, y compris la rotonlit, et que le röle de Menlas esttenu par Knut Almlöf, la plus excellente ganache peut-ötre qui existe en ce moment. Quarrivet-il? Cest que la musiquette dOffenvach se laisse couter plus que xe le croiait peut-Gire le public des Variets. Bref, — oserons-nous le dire, — des etrangers de listinetion qui ont pu comparer les deux igces, donnent presque la preference a la 3elle Helene de Stockholm. Ceci dit, vous nous copdamnerez toujours, nais. ex nous accordant peut-tre le benåice des cireonstances attenuantes. Nota. — La Revue de Ia semaine, rådigee n frangais paraft ordinairement tous les mardis. Pour les abonnements au journal FAftonblad e mieux est dexpådier les demandes av bureau je poste Sudois dAHambourg. Les annonces pour VAftonblad sont reques ål.

16 januari 1866, sida 3

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